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Au secours de l'enfance abusée - Personnes aidées

Au secours de l'enfance abusée

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Laurence LIGIER - Fondatrice de CAMELEON
samedi 02 octobre 2010


Alors en mission aux Philippines, on lui a demandé de venir en aide aux petites filles victimes de maltraitance et d’abus sexuels. Laurence LIGIER a répondu oui à cet appel et a créé en 1997 l’association Caméléon pour relever le défi.


Vous avez créé Caméléon alors que vous étiez très jeune. Quelles ont été vos motivations ?

Après deux missions humanitaires bénévoles aux Philippines durant mes études, une association philippine m’a proposé une mission d’un an pour gérer un programme d’éducation des enfants des bidonvilles. J’ai immédiatement accepté. J’ai vécu en immersion dans les bidonvilles d’Iloilo (la 5è ville des Philippines) et j’ai appris le dialecte local. A la fin de la mission, les Philippins m’ont demandé de mobiliser des fonds en France pour la construction d’un centre d’accueil de filles victimes d’abus sexuels.

C’est là qu’est née l’association Caméléon ?

Après avoir finalisé l’étude de faisabilité de ce projet, j’avais effectivement besoin d’une structure juridique pour recueillir les financements. J’ai alors créé Caméléon aux Philippines en 1997 et en France en 1998.

Pourquoi avoir choisi ce nom ?

L’animal caméléon ne vit pas aux Philippines, mais il symbolise parfaitement l’adaptation à l’environnement. Les jeunes filles accueillies dans nos maisons connaissent une vraie métamorphose, à la fois physique et morale. Elles arrivent souvent traumatisées et dénutries ; Caméléon les aide à se reconstruire. Elles avancent dans leur nouvelle vie doucement mais sûrement, à l’image du caméléon qui bascule de droite à gauche mais ne tombe jamais.

Racontez-nous comment a démarré ce projet de maison d’accueil ?

Alors qu’elle vivait l’affaire Dutroux, la Belgique, représentée par son Ministère de la Coopération, a été la première à répondre à mon appel. Elle s’est engagée à financer 85% de l’investissement et du fonctionnement de la première maison d’accueil, sur 5 ans. ASMAE, l’association de Sœur Emmanuelle, a apporté le complément et a envoyé des bénévoles aux Philippines nous aider pour la construction. Le maire de Passi, une ville située à 1h30 d’avion de Manille, nous a donné un terrain avec un accès à l’eau et à l’électricité. Le premier centre a ainsi été inauguré en 1998 avec une capacité d’hébergement de 25 filles.

Combien de jeunes filles sont hébergées par Caméléon aujourd’hui ?

On a commencé par 7 jeunes filles en 1998. Aujourd’hui, nous hébergeons, éduquons et encadrons 123 jeunes filles abusées sexuellement âgées de 5 à 23 ans. S’y’ajoute la scolarisation de 300 autres enfants des villages voisins qui vivent dans leur famille. Le brassage avec d’autres enfants est important pour nos pensionnaires afin qu’elles ne soient pas stigmatisées.

Que deviennent les jeunes filles après Caméléon ?

160 jeunes filles ont été réintégrées avec succès depuis 2000. 23 ont terminé leurs études et trouvé un travail. Certaines ont quitté l’école prématurément. C’est pourquoi nous souhaitons créer un centre de documentation et d’apprentissage pour les aider à obtenir une qualification professionnelle et un diplôme.

Comment êtes-vous aidée sur place ?

Aujourd’hui, nous avons 24 salariés philippins. Nous avons fait le choix de n’engager aucune ancienne pensionnaire pour qu’elles volent de leurs propres ailes dans un autre environnement que celui des « abus sexuels » (elles interviennent juste pour des témoignages et servent de modèles pour les nouvelles jeunes filles). Nous avons également de nombreux bénévoles étrangers, essentiellement français (35/an) qui viennent sur le terrain pendant 1 à 6 mois apporter leur savoir faire : santé, sport, arts, études de faisabilité ou d’impact,… .

Quelle est votre stratégie de développement ?

Nous ne souhaitons pas que la maison d’accueil prenne plus d’importance car la structure doit rester à taille humaine. Par contre, nous envisageons de créer d’autres maisons aux Philippines ou ailleurs. Nous réfléchissons à l’élaboration d’un concept ‘Caméléon’ que nous pourrions franchiser et répliquer afin de démultiplier nos actions sans tout porter nous-mêmes.
La maison d’accueil fonctionne grâce aux parrainages et aux divers dons. Nous développons donc l’association en Europe avec des antennes ou relais en Belgique, au Luxembourg, en Andorre et bientôt en Suisse.

cf : Association Caméléon

 




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