Un dispensaire près de la décharge - Personnes aidées

Dr Kho Vuthi - Médecin
mercredi 17 novembre 2010

Docteur Kho Vuthi est responsable du dispensaire 'La Maison des Parents' créé à proximité de la décharge de Phnom Penh, capitale du Cambodge.

Bonjour Docteur, pouvez-vous nous présenter le dispensaire « La Maison des Parents » ?

Bonjour. Le dispensaire « La Maison des Parents » a été mis en place à Phum Russey, dans le district de Steung Mean Chey, à 100 mètres de la décharge de Phnom Penh. Il a été inauguré en Avril 2008 par les associations Hamap Santé, Lydia Santé Cambodge, Santé 5 Continents, l’Ordre de Saint-Lazare et marrainé par la Duchesse Diana de Cardaval. Le fonctionnement du dispensaire se fait en collaboration avec le service médical de PSE (*).

Comment est composée votre équipe médicale ?

L’équipe était composée au départ d’un médecin, d’un chauffeur de voiture et d’un gardien du dispensaire. Maintenant, nous avons recruté une assistante médecin pour participer à l’équipe mobile de PSE.

Combien recevez-vous de patients chaque jour dans le dispensaire ?

Actuellement, le dispensaire est transféré à l’intérieur du centre d’accueil de PSE, à côté de l’infirmerie et nous recevons chaque jour une moyenne de 20 à 30 patients.

Qui sont vos patients ?

Les patients que nous recevons quotidiennement sont les parents des enfants scolarisés dans les écoles parrainées par PSE, munis d’une carte de santé fournie par le service social de PSE.

Quels sont les cas de pathologie de ces patients ?

Les cas rencontrés couvrent tous les domaines de pathologie médicale, les affections de l’arbre respiratoire supérieur et pulmonaire comme les rhino-pharyngites, les pharyngites, les bronchites aigües et chroniques, l’asthme, etc… Les cas de tuberculose détectés sont envoyés au service spécialisé couvert par le Centre National de Lutte Antituberculeux. Les affections cardio-vasculaires sont souvent des cas d’hypertension artérielle. Nous voyons rarement de cas en cardiopathie qui sont transférés en service spécialisé à l’hôpital. Autour de la malnutrition, il y a souvent des troubles digestifs, de gastrite, d’entéro-colite. Quant aux dermatoses, elles sont dues à la malpropreté provoquant des prurits simples, des dermatites allergiques, des gales, des eczémas, des mycoses. Les affections saisonnières les plus rencontrées sont les rhumes des foins, les rhinites allergiques durant la période de floraison, les états grippaux durent la saison des pluies ou la période de changement de courant des vents frais du nord.

Quels sont vos besoins en médicaments ?

Nous faisons notre provision en médicaments, selon les saisons et les situations rencontrées, en antipyrétiques, en antibiotiques, en antihypertenseurs, en anti-acides, en vitamines ou autres à la hauteur de 500 à 800 USD (350 à 600 euros) par mois.

Comment voyez-vous l’évolution de la santé de la population de Phum Russey en 2011 ?

L’évolution de la santé de la population ne concerne pas seulement celle de Phum Russey. Il s’agit d’un problème global de santé publique concernant surtout l’environnement, la propreté du lieu de vie, de l’information, de l’éducation, du changement de mentalité et de coutumes de vie, … en un mot, sur la prise de conscience et la responsabilité de tout un chacun et de l’autorité. Actuellement, la décharge de Phum Russey est restée telle quelle ; on ne fait que déplacer le lieu de la nouvelle décharge à quelques kilomètres plus au sud.

(*) PSE - Pour un Sourire d’Enfant - soutient la scolarisation et la santé des enfants chiffonniers de la décharge d’ordures de Phnom Penh.