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De l'eau claire pour les villageois - Personnes aidées

De l'eau claire pour les villageois

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Savong KAO - Maître d'oeuvre à Banteay Meas
mercredi 25 novembre 2009


Nous avons demandé à Touk Meas - La Pirogue d’Or de bien vouloir répondre à nos questions concernant le projet Fontaine et Clôture soutenu par notre Fondation SERVIR. Ces questions ont été adressées à Savong KAO, maître d’œuvre des projets, par l’intermédiaire de son épouse Myra SOTH , tous deux fondateurs de l’association. Voici ses réponses.


Savong, pourquoi avoir fait ce réservoir ? N'est-ce pas le rôle du Ministère du Développement rural ? N'y a-t-il pas un programme d'adduction d'eau dans cette région ?

A cause du manque d'eau claire à la saison sèche qui dure 6 mois. Les jarres des paysans sont alors vides. La consommation d'eau insalubre des mares asséchées a toujours été à l’origine de maladies infectieuses touchant surtout les enfants. Cette région isolée ne figure pas encore au programme de développement du gouvernement.

Pourquoi un réservoir à ciel ouvert de collecte d'eau de pluie, plutôt qu'un forage ?

Nous avons lancé il y a quelques années un programme de forage de 8 puits avec le soutien d’un partenaire spécialisé. Malheureusement ce fut un échec car l’eau captée s’est avérée salée. Les cartes hydrogéologiques ont montré que le lieu où nous sommes est situé sur un ancien bras de mer.

Ce réservoir de 10.000 m3 est impressionnant. Pourquoi l'avoir fait si grand ?

Pour récolter le maximum d'eau de pluie et satisfaire les besoins de plus de 4000 personnes.

Les paysans viennent-ils de loin ?

Principalement de 4 villages dont les plus éloignés sont distants de 3 à 4 km. Mais vue la pénurie d’eau qui sévit dans toute la région, ce réservoir peut satisfaire les besoins d’autres villages aux alentours.

Sa réalisation au pied de la Pagode a-t-elle une quelconque portée symbolique ou religieuse ?

La pagode se trouve au centre des 4 villages et sur le terrain même où se trouvent l’école primaire et le collège de la commune avec plus de 600 élèves. De plus la Pagode est un lieu de rassemblement des villageois pour les fêtes religieuses.

Les paysans trouvent que cette eau est une bénédiction du ciel. En ce sens la proximité de la Pagode peut effectivement lui donner un caractère sacré. Mais à vrai dire, le choix de cet emplacement obéissait avant tout à des considérations logistiques..

L'eau est-elle directement consommable ?

Non mais elle est claire, ce qui est déjà énorme pour tout ce qui touche à l’hygiène corporelle. Nous avons la chance que le fond de fouille soit constitué d’une argile neutre, propre et imperméable. Mais cela ne dispense pas de la faire bouillir pour la consommation.

Alors venons-en au projet que nous soutenons. Pourquoi une fontaine et pourquoi une clôture ?

La clôture sur tout le périmètre du réservoir est nécessaire pour la sécurité car le réservoir fait plus de 4 m de profondeur, mais aussi pour préserver la propreté du site, en évitant toute intrusion d’animaux et de débris végétaux.

La fontaine est en fait une sorte de château d’eau d’une contenance de 200 m3, alimenté à partir du réservoir par une pompe de relevage solaire. Elle permet aux villageois de collecter l’eau de plain pied avec le chemin d’accès en toute sécurité et sans souiller le grand réservoir.

Les villageois participent-ils au financement de ce projet ? Si oui sous quelle forme et pour quel montant ? Paieront-ils une redevance d'accès à l'eau ?

Pour tous les projets que nous réalisons, nous demandons aux paysans une contribution même modeste. C’est une façon de les responsabiliser. C’est ainsi que pour le creusement du réservoir, la communauté villageoise a organisé une fête qui a rapporté 800 dollars.

Pour la clôture il est prévu que les familles participent également en leur offrant la possibilité d’apposer leur nom (ce dont ils sont fiers) sur un tronçon du mur moyennant finance.

Quant à la perception d’une quelconque redevance d’accès à l’eau, cela n’est guère envisageable. Nous considérons que ce réservoir n’est pas une installation de confort. Il est simplement vital, tout comme l’a été la réalisation en 2002 d’une digue pour l’irrigation des cultures.

Qui sera le garant de son bon usage et qui aura en charge son nettoyage, l'entretien et les réparations éventuelles des installations techniques ?

Ce sujet a été discuté dès le départ avec les autorités locales (Chefs de quartiers) de la commune, sous la responsabilité de laquelle ce réservoir est désormais placé. Elles se sont engagées à prendre en charge sous ma supervision la maintenance du réservoir en faisant appel aux bras des villageois.

Vous avez dit que c’est toute la région qui souffre de la sécheresse. Avez-vous en projet d'autres réservoirs pour d'autres villages qui manquent d'eau ?

Oui, certainement. A l’origine nous avions envisagé le creusement de plusieurs réservoirs, de capacité plus ou moins grande, répartis sur tout le territoire de la commune. Le fait d’avoir opté pour un grand réservoir apporte une couverture déjà très appréciable, en dépit de la distance pour certains villageois.

Nous souhaiterions néanmoins en réaliser un, sans doute plus modeste, dans la commune très retirée de Kanthor située à l’est, à 4 km de la frontière vietnamienne, pour une école primaire qui regroupe plus de 200 élèves ainsi que pour toutes les familles des alentours.

C’est aussi une façon de montrer à la population environnante que notre action ne se limite pas à un seul village.




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