Accueil
La Fondation
Nos actions
Actualités
Faire un don
Témoignages
Mécenat d'entreprise

La boutique soutient les jeux d'enfants - Personnes aidées

La boutique soutient les jeux d'enfants

temoignage/portrait-dorajpg

Dora MOLLO PORCO - Ludothécaire
mardi 13 décembre 2011


Dora et sa soeur Paola MOLLO PORCO s'occupent respectivement de la ludothèque de Potosi (Bolivie) et d'une boutique de quartier destinée à soutenir la ludothèque.


Dora et Paola, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Dora MOLLO PORCO, j’ai 32 ans et j’ai deux enfants : une fille de 7 ans, Alison et un garçon de 10 ans, Alejandro. Je suis née à Potosí. Après le lycée, j’ai obtenu un diplôme de secrétariat en deux ans. Quand j’avais 8 ans et Paola avait 3 ans, notre mère est décédée en couche et deux ans plus tard, notre père est parti avec une autre femme et nous a laissés tous seuls avec nos 5 autres frères et sœurs. Il est mort aussi depuis. Cette période de notre vie a été terriblement difficile. Nous étions complètement abandonnés et il fallait se débrouiller. Les plus grands gagnaient un peu d’argent pour aider les plus petits et nous vivions tous ensemble dans une seule pièce (NDLR : elle se met à pleurer à l’évocation de cette période de sa vie).

Moi, je m’appelle Paola et j’ai 5 ans de moins que Dora. Je suis célibataire. Mon compagnon est décédé accidentellement il y a quatre mois. J’ai fini mes études par un diplôme de technicienne en informatique mais sans débouché, je travaillais comme vendeuse dans une fabrique de verres.

Quels produits offrez-vous dans la boutique et quels sont vos rôles respectifs ?

Dora : Nous essayons de proposer des produits et des services que d’autres boutiques du quartier n’offrent pas. Par exemple, la cabine téléphonique, la photocopieuse, les reliures de documents, de la laine et du fil pour le canevas et les broderies très prisés par les mères de familles ou encore des œufs frais. En plus des bonbons pour les enfants, des produits alimentaires de base ou des produits de la maison. Notre public vient principalement des écoles proches, c’est pourquoi nous priorisons beaucoup les fournitures scolaires et tout ce qui tourne autour de l’école. En ce moment, pour la période de Noël qui est aussi le début des grandes vacances (NDLR : la Bolivie est dans l’hémisphère sud et les grandes vacances durent jusqu’à fin février), nous avons acheté des présents que les directeurs des établissements scolaires recherchent pour récompenser leurs meilleurs élèves. Nous essayons aussi de nous différencier des autres par la qualité de l’accueil, par la cordialité et par la gentillesse que nous offrons aux enfants, aux jeunes et aux parents.

Paola : Je m’occupe de la vente au quotidien dans la boutique, du ménage et d’une partie des achats. La boutique ouvre 42 heures par semaine mais pas en continu car on s’adapte à la réalité du quartier : on ouvre tôt le matin (7h30) et jusqu’à tard le soir (20h30), aussi entre midi et 14h mais pas en fin de matinée, ni en début d’après-midi. C’est moi également qui tiens les cahiers de compte qui sont fournis à C.I.E.LO. Nous avons un cahier sur lequel nous notons quotidiennement chaque produit et montant vendus et à la fin de la journée, nous reportons le total dans un cahier récapitulatif. J’ai choisi de quitter mon travail à la cristallerie pour venir aider ma sœur à faire marcher cette boutique au profit de sa ludothèque mais aussi parce comme je gagne un peu plus ici en travaillant quelques heures de moins, je peux dégager du temps pour reprendre mes études. Je suis inscrite en chimie à l’université.

Quelles charges arrivez-vous désormais à couvrir ?

Dora : C’est encore difficile pour nous car le loyer est cher (NDLR : 50 € par mois, charges comprises) alors que d’autres boutiques fonctionnent chez leurs propriétaires mais nous arrivons néanmoins tous les mois à le prendre en charge ainsi que le salaire de Paola (NDLR : 50 € par mois également) même si les ventes fluctuent d’un mois à l’autre, notamment quand les écoles sont fermées. Mais, on est déjà contentes d’avoir crée cet emploi et on espère qu’avec l’investissement apporté par le projet, les ventes vont décoller. Avec C.I.E.LO, on s’est fixé comme but qu’à la fin de l’année 2012, la boutique apporterait au moins 50% de mon salaire de ludothécaire qui est de 50 € par mois.

Justement, cette ludothèque accueille combien d’enfants ?

Dora : Depuis ses débuts en mai 2006, 1 548 personnes sont venues s’inscrire à la ludothèque dont un quart est âgé de plus de 12 ans. Une douzaine d’enfants viennent en moyenne chaque jour. Le local n’est pas très grand, ça limite l’accueil. Chacun paie 30 centimes pour rentrer (NDLR : équivalent à 3 centimes d’€uro) mais peut rester le temps qu’il veut et utiliser tous les jeux qu’il veut. La ludothèque est ouverte 3 jours dans la semaine (mardi, vendredi et samedi) pendant 50 heures par mois et je peux offrir 165 jeux.




« Témoignage précédent (Le rêve des orphelins) Témoignage suivant (La Venise d'Afrique) »


Haut de page